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Elections européennes : la difficile union des candidats au « Frexit »

Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et Florian Philippot sont sur un bateau, mais tout le monde ne rame pas dans le même sens. Montés à bord pour quitter les rives de l’Union européenne, ils ont embarqué sur le chemin les opposants au passe sanitaire, puis quelques relais du Kremlin en France. Les trois hommes sont d’accord sur les méfaits de la Commission européenne, de Volodymyr Zelensky et de la vaccination contre le Covid-19, mais pas d’accord pour le dire ensemble.
Aux élections européennes du 9 juin, M. Asselineau (Union pour la République, UPR) partira de son côté, M. Philippot (Les Patriotes) a annoncé une ébauche de liste, et M. Dupont-Aignan (Debout la France, DLF) préserve le suspense. Les négociations entre les deux derniers sont en bonne voie, mais les tentatives de rallier à eux des figures médiatiques comme Jean Lassalle ou Michel Onfray ont échoué – le Béarnais, ancien candidat à l’élection présidentielle, mènera la liste de l’Alliance rurale.
La dernière enquête par Ipsos pour Le Monde, le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne publiée le 11 mars, attribue à M. Dupont-Aignan de 2 % à 3 % des intentions de vote, tandis que MM. Philippot et Asselineau émargent à un demi-point. Le seuil de remboursement des partis est fixé à 3 %, et l’élection au Parlement européen à 5 %. En 2019, les trois listes avaient totalisé 5,3 % des voix, après l’effondrement de la liste menée par Debout la France.
Les partisans du Frexit regardent d’autres sondages, un en particulier : réalisé en février par l’institut Destin commun, il évalue à un tiers la proportion de Français favorables à un départ de l’Union Européenne. L’enquête d’Ipsos dit, quant à elle, qu’un quart des sondés éprouveraient « un vif soulagement » si l’Union s’effondrait. « Alors qu’aucun grand parti ne soutient le Frexit, ce n’est pas rien !, se réjouit Florian Philippot. Cela travaille la société française et la crise agricole a fait avancer le sujet, comme la crise énergétique. » L’ancien numéro deux du Rassemblement national se délecte du « renoncement intégral » de Jordan Bardella, qui s’empresse de déminer les procès en Frexit, bien que « leur programme de rupture, s’ils restent dans l’Union européenne, est voué à être une tromperie ».
D’autres chiffres agitent beaucoup les frexiteurs : ceux en bas de leurs vidéos ou en haut de leur compte sur X. Négligé par les médias, le trio mise sur les algorithmes et des vidéos aux titres accrocheurs pour faire passer des messages aux relents complotistes ou, alternativement, soutenir « la paix » au prix d’une capitulation de l’Ukraine.
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